Nous n’accepterons pas que vous ré-inventiez l’histoire de la fin de l’UCL

Bien que la crédibilité que nous vous accordons soit très faible (et nous préférons vous le dire tant qu’à jouer les hypocrites), nous aimerions vous faire part de nos réflexions et commentaires suite à votre texte en tant que féministes (bien que pour vous, nous ne soyons que des femmes anti-féministes). Nous avons le senti que notre parole en tant que femmes se définissant féministes peut aussi être pertinente. Nous ne nous laisserons pas traiter d’anti-féministes, que ce soit en privé ou en public, et nous sommes prêtes à défendre nos convictions tant publiquement que dans le privé. Nous n’avons rien à cacher et assumons tout ce que nous avons dit et fait. Nous nous sommes impliquées (et nous impliquons toujours) dans des mouvements mixtes, comme le furent NEFAC et l’UCL, et nous y avons toujours défendu et poussé des lignes féministes. Nous avons aussi été actives, et le sommes toujours, dans des groupes non-mixtes sur les enjeux féministes.

Tout d’abord, nous vous trouvons vraiment de mauvaise foi lorsque vous affirmez que vous avez tenté de jouer les réconciliatrices. Nous avons cherché à avoir des discussions avec plusieurs d’entre vous (ce qui fut parfois le cas) mais certaines d’entre vous ont refusé de nous rencontrer et ce, même dans les moments prévus par le collectif. Vous avez également contribué à exacerber le conflit, notamment par votre déclaration du comité femmes. Parmi la liste des gestes que nous pouvons vous reprocher :

– Ne pas nous inviter lors de certaines rencontres «clé» du comité femmes

– Mentir

– Changer et effacer des messages sur nos canaux de communication (et le nier)

– Parler de comportements machistes de certains hommes sans d’abord en parler avec des femmes sympathisantes du collectif et dans l’entourage immédiat de ces hommes, ni nommer ces comportements, ce qui aurait pourtant pu aider énormément.

– Affirmer que si l’on vous critique, vous allez verser du sang menstruel sur nos voitures et plus globalement prendre toute critique comme une attaque au féminisme. Laisser sous-entendre que toute critique équivaut nécessairement à un comportement anti-féministe.

– Laisser planer de fausses rumeurs.

Deuxièmement, nous ne voulons pas nous attarder là-dessus car tout est déjà écrit aux endroits appropriés, tout a déjà été dit et nous le savons toutes très bien : Ce n’est pas un clash féministe et anti-féministe qui a tué l’UCL. Si vous souhaitez revenir là-dessus, nous sommes prêtes à revoir avec vous toutes les lettres de démissions et commentaires s’y rattachant. Rapidement, les démissions et conflits les entourant blâment les mauvais rapports nouveaux-nouvelles / ancien-ne-s, les stratégies au sein de l’organisation notamment sur la question du plateformisme, du membership et de la direction du collectif. Il est vrai que de la mauvaise foi et les non-dit (qui ne sont pas que l’apanage des femmes/du comité femme, en passant) ont aussi été nommés. Plusieurs ont évoqué que certains gestes ou paroles (d’hommes et de femmes) ont aidé à ce que les discussions ne deviennent plus possibles. Ce n’est pas, comme vous l’affirmez, votre projet politique de créer un nouveau collectif féministe qui est en cause. D’ailleurs, à ce sujet, presque personne n’était au courant de ce projet lors de leurs démissions. Alors, nous n’accepterons pas que vous ré-inventiez l’histoire de la fin de l’UCL à votre avantage, en faisant passer cela sous un clash féministe/anti-féministe. D’autant plus que nous avons travaillé longtemps à développer le féminisme au sein de cette organisation, notamment en intégrant le principe du privé est politique. Nous trouvons également très désolant que vous fassiez fi du travail de toutes les femmes qui ont milité dans cette organisation avant vous, et pour certaines, également avant nous. Sachez que vous n’avez pas été les seules à lutter en ce sens.

Troisièmement, personne n’a discrédité votre projet politique. Si vous n’avez pas réussi à faire ce que vous souhaitiez, ce n’est pas notre faute. Les gestes et actes dont vous faites recension dans votre texte sont, pour la plupart, faux, pris hors contexte ou détournés de leur sens. Encore une fois, nous sommes prêtes à les revoir avec vous. Nous répondons aussi que toute proposition faite par des féministes n’est pas forcément féministe et que toute réaction à une proposition faite par des féministes n’est pas nécessairement anti-féministe. D’ailleurs, les comportements machos peuvent aussi exister chez les femmes. Votre discours victimisant est franchement agaçant. Il n’a jamais été question d’une opposition à votre projet politique, nous n’avons même pas eu l’occasion d’en discuter.

Nous sommes en accord avec votre analyse quand vous affirmez que dans les groupes mixtes, le féminisme dépend de celles (et parfois ceux) qui souhaitent le porter. Bien que le féminisme soit toujours inscrit dans les chartes et les constitutions, il n’est pas mis de l’avant de facto. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous travaillons aussi en non-mixité ! C’est une critique pertinente et j’espère que vous continuerez à la porter. Cependant, si vous avez perdu des amitiés et des solidarités, ce n’est pas parce que vous aviez des objectifs féministes. Pour nous, c’est l’utilisation du féminisme à d’autres fins qui nous a posé en opposition puisque nous reconnaissons, comme vous, les rapports de domination patriarcaux au sein des milieux mixtes. D’une part, nous regrettons que vous ayez utilisé le féminisme pour :

– Des visions différentes du collectif (qui ne sont pas reliées directement au féminisme.

– Ne pas avoir à faire face à la critique et à vous expliquer (l’attitude : puisque c’est notre senti, nous devons pas nous expliquer, puisque nous sommes féministes, nous n’avons pas à nous justifier)

– Pour tenter d’expulser un homme en particulier dans le cadre d’un conflit inter-personnel.

 En conclusion, nous vous souhaitons bonne chance dans vos projets féministes puisque ceux-ci sont importants. Comme vous l’avez mentionné : «Au final, c’est dans l’action que l’on construit des solidarités, de la confiance et du respect.». Vous comprendrez, par tout ce qui fut dit précédemment, que nous n’avons plus de confiance envers vous. Ceci dit, nous sommes quand même toujours prêtes à discuter de tout cela. Puisque le milieu féministe est petit, il est pratiquement certain, de toutes façons, que nous nous recroiserons.

Les femmes «traîtresses», «anti-féministes» et «qui ne résistent pas» des défuntes UCL-Montréal et UCL-Québec.

2 Réponses to “Nous n’accepterons pas que vous ré-inventiez l’histoire de la fin de l’UCL”

  1. Une vérité que je voulais crier, hurler même. Un ancien camarade a osé l’écrire. Merci mille fois Philou ! http://m1p.fr/Eau

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